En osant une classe prépa, on prend uniquement le risque de "perdre" un an pour arriver à un niveau bac+2, ce qui est très fréquent dans l'enseignement supérieur. Il n'y a pas d'échec total qui serait un retour à bac+0 après 2 ou 3 ans de prépa par exemple.
On peut pourtant considérer une autre forme d'échec : obtenir une école qui n'est pas celle que vous envisagiez, une école dans un domaine qui ne vous plait pas, où une école peu reconnue, qu'on aurait pu intégrer sans passer 2 ou 3 ans aussi intenses. Les chiffres montrent que la filière PTSI offre les meilleures chances de ce point de vue :
Le conseil de classe refuse le passage à quelques un (2 ou 3 élèves en moyenne, mais il n'y a pas de quota), pour résultats trop faibles ou manque de sérieux. Ce sont toujours les élèves qui avaient des dossiers limites en terminale, on ne voit jamais un élève de niveau correct de terminale s'écrouler au point de se voir refuser le passage.
Les élèves non admis en 2e année n'ont pas perdu leur temps, car ils se réorientent en général vers un IUT ou l'université, où ils seront en tête de classe, avec des habitudes de travail et dans une vraie logique de réussite.
Certains ont toujours assez bien réussi sans rien faire au lycée, ce n'est plus possible en prépa. Ceux qui n'arrivent pas à réellement travailler à la maison et approfondir ne peuvent réussir en classe préparatoire.
D'autres, au contraire, travaillaient déja beaucoup au lycée et atteignent leurs limites en prépa. Ils sont dépassés et n'arrivent pas à suivre le rythme. Si nous pensons qu'ils risquent un vrai échec, même en 3 ans, nous refusons leur passage en spé. C'est dans leur intérêt.
Quelques élèves découvrent que le métier d'ingénieur n'est pas fait pour eux ou souhaitent un enseignement moins scolaire. Ils quittent parfois la PTSI volontairement, pour rejoindre par exemple des formations artistiques, audiovisuelles, commerciales, ou se réorientent en fac à la rentrée suivante (à moins d'abandonner en tout début d'année).
Le redoublement de la 1re année n'est possible qu'en changeant de filière. Vous candidatez alors comme tout étudiant sortant de terminale. Attention, dans ce cas vous êtes considéré aux concours comme redoublant de spé, et perdez vos points de bonification pour certaines écoles.
Au lycée Lachenal :
les CPGE restent une des formations qui présente le moins d'échecs (60% de recalés en fac, 15% dans les prépas intégrées ...)
Je n'ai pas été admis en 2e année, et je me suis réorienté en IUT GMP à Annecy.
Ce que j'apprécie assez à l’IUT c'est le fait que nous fassions des choses en rapport avec nos futurs métiers, on aborde plus de cas particuliers qui risquent de nous servir après le DUT si l'on décide de travailler. L'équipe pédagogique est remarquable.
A l'IUT on est plus spécialisé et moins théorique qu’en prépa. En prépa c’est plus général, on voit un maximum de cours sans trop savoir où cela va nous mener mais je pense que ça doit être pour avoir un maximum de portes ouvertes. Le niveau et la quantité de travail sont incomparables à la PTSI. Les cours sont très allégés et principalement composé de TP et de TD. On n’a que 2 heures de cours en amphi par jour, une interro d'une heure par semaine, pas cours le samedi matin, et des après-midi de libre. Nous sommes en moyenne 12 lors d'un TP et environ le double en TD. Il y a seulement lors des amphi où nous sommes à 95.
Je regrette de ne pas avoir travaillé en PTSI car avoir une école d'ingénieurs depuis l'IUT est faisable mais plus difficile que depuis la prépa et de plus mes choix d'orientations se sont restreints lorsque j’ai intégré l'IUT. Les profs nous disent que les 10 premiers de promo peuvent espérer avoir une école d’ingénieurs : les 3 premiers peuvent intégrer l'INSA sur dossier et les suivant peuvent intégrer l'ENSAM sur concours. Grâce à mon année de prépa et à tout ce que j'ai appris durant celle-ci, j'étais classé 6ème sur une promo de 95 élèves au premier semestre. Je pense que je pourrai facilement être dans les 3 premiers si je travaillai un peu plus. En tête de la promo, il y a 2 personnes qui ont été virées de prépa intégrée, 3 qui ont raté leur prépa et 2 terminales S qui travaillent beaucoup.
Je regrette aussi l’ambiance que l'on avait l'année dernière, nous avions un groupe soudé et une excellente entente entre nous. Il n'y avait pas de concurrence entre les membres de la classe contrairement à ce que disent les gens au sujet de la prépa. A l'IUT, c'est impossible de connaître les 95 élèves, on connaît surtout les membres de son groupe, les autres on pourrait ne pas les reconnaître même après un an passé avec eux en amphi.
Pour ceux qui hésiteraient je leur conseille de bien réfléchir entre la prépa et l'IUT. S'il veulent faire des études longues et devenir ingénieur alors la voie de la prépa est de loin la meilleure, mais encore faut-il être sûr d'avoir assez de courage et de motivation pour supporter les quantités de travail.
Adem Uyar. Terminale SSI, Lachenal. PTSI en 2005, IUT GMP à Annecy.